Avant tout, ayez les uns pour les autres un ardent amour…
1 Pierre 4 v. 8
Il arrive que nous trouvions, au détour d’un texte des évangiles ou des épîtres, des expressions telles que “avant tout”, “premièrement”, “avant toutes choses”. Elles nous alertent immédiatement sur l’importance de ce qui va suivre. Tel est le cas du verset de référence. Alors que Pierre parsème sa première lettre de nombreuses exhortations, il place celle-ci en priorité.
Rien pour nous étonner : aimer, n’est-ce pas le cœur du message chrétien ? N’est-ce pas le “commandement nouveau” que Jésus a laissé à ses disciples avant d’aller à la croix : “Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres.” (Jean 13 v.34-35) ?
N’est-ce pas le ressort profond qui a conduit le Sauveur à nous en donner la preuve suprême par son sacrifice à la croix (Jean 13 v.1) ?
Pierre ajoute néanmoins quelques précisions utiles :
- L’amour doit être “fervent”, c’est-à-dire ardent, brûlant, jamais satisfait du niveau atteint. Paul reconnaît que les chrétiens de Thessalonique s’aiment beaucoup, mais il les exhorte quand même à “faire de plus en plus de progrès” (1 Thessaloniciens 4 v.9-10).
- L’amour doit se traduire par un pardon inconditionnel : “Car l’amour couvre une multitude de péchés” (1 Pierre 4 v.8). Quelle que soit la nature de l’offense, quelle que soit sa fréquence, nous sommes exhortés à pardonner, parce que Dieu lui-même nous a déjà pardonné (Éphésiens 4 v.32).
- L’amour doit se concrétiser par une hospitalité sans arrière-pensée : “étant hospitaliers les uns envers les autres, sans murmurer”. Inviter implique un effort, la mise de côté, certes temporaire et partielle, mais parfois sensible, de son petit confort personnel et de sa tranquillité. Ce n’est pas obéir en rechignant à une obligation sociale –ou même fraternelle– mais c’est un mouvement de cœur qui ouvre la voie au partage, à l’échange…
Ainsi, ces trois compléments nous donnent des critères utiles pour juger de la réalité de notre amour. Se limiterait-il à de belles paroles (1 Jean 3 v.18), à des sentiments purement velléitaires ? Examinons honnêtement notre vie : est-ce que nous invitons ? Est-ce que nous pardonnons ? Est-ce que nous laissons, au fond de nous, se développer l’envie d’aimer davantage “parce que l’amour de Dieu est versé dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné” (Romains 5 v.5) ?